0-under-my-skin-0 - ~Antre de Riku-san~Under My Skin, ou l'Antre de Riku-san. Ici, vous plongerez dans un univers pas si différent que le vôtre ; l'imagination pousse à écrire des textes tantôt rigides et froids, tantôt tristes et amers. L'Amour ? Un sentiment qui peut exister. Quelque part. Osez franchir la porte de Under My Skin. Mais dites vous bien que vous n'en sortirez peut-être pas indemnes.Cowbloghttp://0-under-my-skin-0.cowblog.frSat, 04 Sep 2010 17:26:00 +0200180La haine vrille mon sang~Sat, 04 Sep 2010 17:26:00 +0200Sat, 04 Sep 2010 17:26:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/la-haine-vrille-mon-sang-3035409.htmlRiku-sanEt bien vas-y, bourres toi la gueule et assumes tes conneries.

J'ai p't'être pas été la fille qui réussissait tout dans la vie.

Mais tu n'as pas été un exemple non plus.


Détuits toi, détruits les autres, moi tu ne m'auras pas.

J'ai d'autres choses à penser que ton alcool, papa.

Et tant pis si tu perds la vie, j'ai assez causé.


On n'écoute pas la plus jeune parce qu'elle ne connait rien ?

J'ai au moins les yeux en face des trous, combien

Pourraient en dire autant, hein ? Tu es Pitoyable.

 

Lâche.

Trouillard.

 

Tu ne vaux pas mieux que tous les autres.

 

Papa,

Tu n'es qu'un Humain. Alcoolique fini.
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I see you~Wed, 23 Jun 2010 10:04:00 +0200Wed, 23 Jun 2010 10:04:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/i-see-you-3011311.htmlRiku-sanRésultat du concours : 2ème place (ICI)

~ I see you
 
« Votre attention s’il vous plait. Embarquement immédiat pour la France. Veuillez… »
(Est-ce que je fuis quelque chose ? Je ne sais pas…)
Joshua s’installa sur le siège qui lui était assigné. Lui qui pensait se retrouver à côté de la fenêtre, il en était séparé par une dame d’une cinquantaine d’années et par un siège vide. A sa gauche, juste après l’autre place vide, l’allée centrale grouillait de monde. Tous embarquaient dans cet avion pour rejoindre la France –famille, amis, boulot…
(On m’a dit de rédiger un rapport. Mais que mettre ?)
Joshua repoussa les cheveux noirs qui lui entravaient la vue et jeta un coup d’œil vers l’avant de l’appareil. Une vingtaine d’hommes, distingués et indifférents, s’asseyaient à leur place respective. Il se pencha pour regarder à l’arrière, là où le reste des passagers s’installait. Son regard croisa celui d’un gamin qui portait une sorte de masque à oxygène. Ce dernier lui fit un petit signe de la main.
Joshua se redressa sur son siège et tourna la tête vers le hublot.
(Quand un choix difficile s’offre à vous, pensez-vous vous en sortir vivant ?)
10 :30 am. L’avion décolla à l’heure prévue. Coincé par sa ceinture de sécurité, Joshua observa d’un côté puis de l’autre. Il n’était pas tranquille mais personne ne faisait attention à lui. Son col de chemise lui parut un peu trop serré et il approcha une main tremblante du premier bouton. Une demi-heure plus tard, une hôtesse de l’air passa dans l’allée principale avec un chariot, sourire crispé aux lèvres, proposant diverses boissons, dont de l’alcool. Joshua ne résista pas à l’appel d’un bon verre de vin.
(J’ai fait ce choix standard dans un but imprécis. L’alcool aurait pu embrumer la réalité mais cela n’a pas marché. J’ai une peur bleue des avions et là, l’angoisse palpite dans mon estomac.)
Dans un vol de première classe, il n’aurait pas hésité à prendre un verre de Whisky ou un verre de Scotch. Mais il ne fallait pas se faire trop d’illusions dans un vol de seconde zone.
La blondinette habillée de son uniforme continua à distribuer ses boissons au reste des passagers. Joshua avala deux bonnes gorgées de vin et, même s’il était dégueulasse, il soupira d’aise en fermant les yeux.
(Quand on a perdu jusqu’à sa propre raison d’exister, que nous reste t-il ?)
Quelqu’un s’installa à côté de lui. Joshua ouvrit les yeux et, l’arrière du crâne collé au siège, tourna légèrement son visage vers l’inconnu. Il s’agissait d’un jeune homme qui avait certainement dépassé depuis peu la vingtaine. Il souriait innocemment en le fixant et Joshua, intrigué, décolla sa tête de son siège et regarda ce gringalet plus en détails.
« Désolé de vous déranger, monsieur. C’est mon frère qui voulait que je vous parle. »
(Un homme qui va sur sa trentaine a-t-il le droit de ressentir un profond désir pour une personne de presque dix ans son cadet ?)
Joshua se racla la gorge et posa son regard sur un collier insolite qui entourait le cou du garçon ; un collier de chien.
L’inconnu pencha la tête sur le côté sans cesser de sourire et lui tendit la main en indiquant simplement :
« Je m’appelle Frédéric. Mon frère, c’est Jake. »
Pris au dépourvu, Joshua serra la main du jeune Frédéric et prit naturellement la parole :
« Joshua, pour moi. Qui est ton frère ? »
(Je n’ai pas eu de conversation solide depuis des années. J’ai perdu toute sociabilité et, à part l’équipe pour laquelle je bosse, vous, plus personne ne m’adresse la parole.)
« Vous l’avez vu à l’embarquement. Il m’a dit qu’il vous avait fait des signes mais que vous l’avez ignoré.
_ … Le gosse avec le masque. »
Frédéric émit un rire nerveux.
« Oui. C’est en fait un masque qui filtre l’air. Vous voyez ? Jake est atteint de leucémie et… on va en France pour un don d’organe.
_ Cela n’aurait-il pas été plus judicieux de le transporter dans un avion médical spécialisé ? »
(Je me suis intéressé à ce gamin et à son frère. L’histoire était bouleversante et cela m’a rappelé la raison de ma présence ici.)
« Disons que… les médecins n’ont plus aucun espoir. Mais mon petit frère est un battant et on ne voulait pas, mes parents et moi, le laisser à l’hôpital sans rien faire. Vous savez, les médecins pensent que nous sommes tranquillement chez nous à profiter un maximum de la présence de Jake. »
Frédéric se gratta l’arête du nez de son index, offrant un léger rire angélique aux oreilles de Joshua. Ce dernier remarqua la présence d’une fossette au coin des lèvres de son voisin.
(Je me suis marié à dix-huit ans avec une femme vraiment très douce. Mon caractère lunatique a fini par la faire fuir et nous avons divorcé il y a maintenant deux ans. Elle a embarqué notre gosse. Une part de moi a été brisée. Face à Frédéric, pourtant, j’avais l’impression de reprendre une bonne bouffée d’oxygène, comme si j’avais frôlé la noyade.)
Encore une fois, Joshua se racla la gorge avant de reprendre la parole :
« Et donc ? Pourquoi ton frère voulait que tu me parles ? »
Frédéric fixa ses prunelles vertes dans les yeux noirs de son interlocuteur, sérieux mais toujours souriant :
« Il dit que vous êtes quelqu’un de bien. »
(Si j’avais eu un flingue à ma portée, j’aurai rapidement visé ma tempe…)
Joshua renifla et tourna la tête vers le hublot. A un siège de là, la dame d’une cinquantaine d’années avait enfilé les lunettes en mousse et s’était endormie, la bouche ouverte.
« Elle va pas tarder à ronfler, celle la. »
Frédéric avait prononcé cette réplique sarcastique en se penchant un peu sur Joshua. Il avait d’ailleurs posé ses mains sur la cuisse de ce dernier pour ne pas perdre l’équilibre.
Joshua en sursauta légèrement et fixa la tignasse pleine de gel de Frédéric.
(J’ai beaucoup d’expérience dans le domaine de la drague, des attouchements et du sexe en général. J’ai trompé ma femme, mon ex-femme, plus d’une fois avec des femmes et des hommes. Et Frédéric n’était pas aussi innocent que je le pensais…)
Frédéric leva les yeux et sourit mystérieusement.
(… et je savais que je ne pourrais pas résister.)
Le jeune homme se leva subitement, décrocha la ceinture de sécurité de Joshua et s’empara de la main de celui-ci pour l’entraîner à sa suite. L’un derrière l’autre, ils passèrent devant Jake et son masque de purification d’air.
(Ce gosse doit avoir huit ans, tout au plus. Mais son regard, je le jure, m’a parut adulte à ce moment précis. Comme s’il comprenait ce qu’on s’apprêtait à faire.)
Frédéric ouvrit la porte des toilettes de l’avion, poussa Joshua à l’intérieur et entra à son tour. Une fois la serrure verrouillée, le garçon fit face à son vis-à-vis. La pièce était petite ; la cuvette des chiottes contre un mur, le lavabo de l’autre.
La respiration de Joshua s’accéléra et il se passa nerveusement une main derrière la nuque. Une goutte de sueur perla le long de sa tempe alors que ses yeux croisèrent ceux de Frédéric. Le silence s’allongeait, encore et toujours –s’éternisait.
Enfin, Joshua s’éclaircit la gorge avant de murmurer avec une certaine indignation :
« Je peux savoir ce que tu me veux, le mioche ? »
Un petit rire sarcastique traversa les lèvres de Frédéric.
« Allez, ne me prenez pas pour un con. Vous avez envie de moi, non ? »
(L’invitation de ce gamin avait été tentante mais je me suis accroché au peu de raison qu’il me restait. Je ne suis pas dans cet avion pour rien et il ne doit en aucun cas s’interposer.)
« Tu es trop jeune pour attirer mon attention. »
Frédéric fronça les sourcils, plissa le nez. Il semblait frustré et son air buté s’intensifia alors qu’il vint coller son torse à celui de Joshua. Avec une certaine grâce, il se frotta sensuellement contre son vis-à-vis sans jamais cesser de le fixer dans les yeux, taquin.
Encore assez rationnel, Joshua changea de sujet de conversation et approcha ses doigts du collier de chien qui entourait le cou du jeune homme.
« Pourquoi portes-tu ceci ? »
Aussitôt, Frédéric se braqua et recula pour coller son dos à la porte close. Il paraissait apeuré et agressif à la fois :
« Personne n’y touche sans ma permission ! »
Joshua leva les mains, paumes vers l’extérieur, en signe de soumission :
« D’accord, d’accord. Mais racontes moi pourquoi tu le portes. »
Sur le qui-vive, Frédéric guetta la moindre parcelle d’émotion sur le visage de son aîné mais ne décela rien d’autre qu’un profond questionnement, loin des moqueries dont il avait été l’objet chez lui. Il poussa un soupir désespéré et toucha son collier du bout des doigts.
« C’est à ma chienne. On l’a faite piquer le jour d’Halloween, l’an dernier. »
(Frédéric sent la tristesse. Il pue la mort ! Sa peine est tellement grande que je la ressens, qu’elle s’immisce dans tous mes pores !)
« Elle comptait beaucoup pour toi. »
Joshua affirmait ce qu’il sentait. Aucune question n’avait sa place dans cette solennelle conversation.
« Lady, c’était ma vie. Ma seconde mère. Mon pilier et mon unique raison d’exister… »
(… Il avait dit ces mots d’une traite, sans hésitation aucune.)
« … C’était une Dame parmi les chiens. »
Frédéric montrait une nouvelle facette de lui. Derrière ses sourires tantôt innocents, tantôt ironiques se cachait son mal. Joshua se sentit coupable d’avoir remué le couteau dans la plaie du jeune garçon, surtout lorsqu’il vit les larmes dans les yeux de son cadet. Il vint donc lui poser une main réconfortante sur la joue et osa prononcer quelques mots :
« Je n’ai jamais eu de chien de ma vie. Mais je peux imaginer la peine qui t’habite, cette profonde douleur qui t’enserre les entrailles… »
(Je pense à mon gosse.)
« … Peut-être même ressens-tu une envie puissante de vomir car tu te crois coupable. »
Frédéric renifla au moment où une larme roula le long de sa peau très légèrement rosie par l’émotion. Quelque part en lui, il ressentit soudain quelque chose se reformer ; le vide qui faisait son être depuis des mois se refermait.
Joshua reprit la parole, posément –un léger murmure dans cette petite pièce :
« Tu fais ton deuil à ta manière et je suppose que beaucoup de gens t’ont mal jugé. Mais, tu sais, comment dois-je faire si je veux t’embrasser le cou alors que je n’ai pas le droit de toucher à ton collier ? »
Frédéric renifla une nouvelle fois et alors qu’un flot de larmes jaillit de ses yeux, il ferma les paupières, leva la tête en tendant le cou et baissa le collier de Lady d’une main. A cette offrande, Joshua sourit légèrement et posa ses lèvres sur la jugulaire du jeune homme.
 
Jake sentit sa vue se troubler et ferma les yeux un instant. Un grondement sourd s’éleva de ses intestins et il se posa une main sur l’estomac. Il tourna la tête vers son père –ce dernier lisait le journal- puis observa sa mère : celle-ci semblait angoisser ; elle se mordait l’intérieur de la bouche sans s’arrêter. A la vue des tourments de sa mère, Jake détourna les yeux et soupira bruyamment.
(Quand on est atteint d’une maladie aussi mortelle, que désire t-on le plus ? Je lui ai posé la question durant la nuit et il n’a pas hésité à me répondre « je veux redevenir un bébé ».)
 
1 :03 am. Joshua se massa légèrement la nuque avant de regarder Frédéric qui dormait à ses côtés. Il repensa alors à cette proximité qu’ils avaient eu dans les toilettes –endroit peu romantique, pourtant- et à cette fusion invisible qui les avait unis. Non, ils n’avaient pas fait l’amour. Joshua avait catégoriquement refusé et lui seul savait pourquoi. Non, ils s’étaient embrassés avec tendresse, mélangeant leurs baisers aux larmes de Frédéric.
(Ce gars a ravivé une flamme d’espoir en moi mais il est déjà trop tard pour faire demi-tour.)
Joshua caressa doucement la joue de son cadet endormi. Ce dernier gémit légèrement et sourit dans son sommeil.
(Frédéric est l’innocence même. Qui ne serait pas tombé sous son charme ? Hors, moi je ne le mérite absolument pas. Pourtant, j’ai découvert à mes dépends que le coup de foudre existe.)
Joshua poussa un soupir tourmenté, posa son journal de bord sur le siège vide de sa droite puis se leva en essayant de ne pas réveiller Frédéric lorsqu’il passa avec difficultés au-dessus de ses jambes.
Dans l’allée centrale, Joshua resta un instant sur place à contempler l’image d’un Frédéric serein et posé. Puis il avança en direction des chiottes. Il croisa le regard de Jake… et arrêta sa marche à côté de l’enfant. Jake lui prit alors la main et sourit sous son masque :
« Il est bien, mon grand frère, hein ? »
Un léger murmure mais une énorme intonation d’espoir.
Joshua serra cette main frêle entre ses doigts et s’accroupit à côté du siège de Jake pour prendre un ton de confidence :
« Oui, il est très bien. Mais je ne le mérite pas. »
(Cette phrase m’apparut bien paradoxale ; c’est le genre de niaiserie qu’on sort quand on a fait une connerie et qu’on ne l’assume pas.)
Jake toussa un peu et ne dit rien. Joshua n’avait plus envie de pisser.
1 :14 am. Il retourna à sa place et reprit son journal de bord.
(On m’a dit de rédiger un rapport et je sais désormais quoi y mettre.)
Alors que Joshua griffonnait hargneusement sur les pages de son carnet, Frédéric ouvrit les yeux et osa lire quelques lignes dans l’ignorance de son aîné.
(Des innocents se trouvent à bord ; Frédéric et Jake par exemple. Je mérite d’aller en Enfer et même si je ne crois pas en toi, saloperie de Dieu, balances moi dans les Flammes dès que j’aurai accompli ma mission.)
Joshua tritura nerveusement la poche intérieure de sa chemise et remarqua alors que son voisin était réveillé. Frédéric commençait à paniquer…
« Qu’est-ce que tu écris ? C’est quoi ce truc ? »
Joshua posa rapidement sa main sur la bouche de son vis-à-vis alors que certains passagers émirent en cœur des « chut » mécontents. De son autre main, il rajouta quelque chose dans son journal de bord.
(Je suis tombé amoureux aussi rapidement qu’un jouvenceau. Je suis tombé amoureux de toi, Frédéric.)
Le jeune homme écarquilla les yeux en lisant ces mots et repoussa la main de son aîné pour se pencher et s’emparer du stylo. A son tour, il écrivit à la suite de Joshua.
(Et je suis tombé amoureux de toi, gros bêta.)
Frédéric rit silencieusement en remuant les épaules. Joshua, lui, était sérieux. Il referma son carnet et l’introduisit dans une pochette étanche qu’il cacha dans la poche du siège de devant. Puis il prit la main de son cadet pour l’emmener, non pas aux toilettes, mais dans une salle interdite au public, à l’arrière de l’appareil.
« Qu’est-ce que tu fais, Josh’ ? S’écria Frédéric en se débattant.
_ J’essaie de préserver ta vie. »
Il poussa Frédéric dans cette fameuse soute, le regarda tristement. Il approcha alors son index du collier de Lady et déclara avec mélancolie :
« Si je la croise, je lui dirai bonjour pour toi. »
Puis il rajouta :
« Vis, s’il te plait. »
Frédéric resta bouche bée, inerte, fixant Joshua comme s’il voyait un fantôme. Le silence survint alors entre eux et Joshua finit par sortir une petite télécommande de sa poche intérieure ; un seul bouton trônait sur ce carré en plastique, rouge et menaçant.
Mon secret.
Mon job
Le choix que j’ai fait.
Avant de te connaître.
Puis Joshua ouvrit entièrement sa chemise et dévoila une large ceinture grise autour de sa taille. Elle ne devait faire que quelques millimètres d’épaisseur mais les petits renflements qu’on y voyait à l’intérieur étaient caractéristiques : Frédéric recula avec horreur.
« Vis, s’il te plait. » Répéta Joshua doucement avant de claquer la porte et de la barricader de l’extérieur. Frédéric mit un certain temps avant d’assimiler la réalité puis avança dans le noir pour tambouriner la porte.
« Josh’ ! Josh’, ouvres moi ! Ne fais pas ça ! »
Pardon, Frédéric.
Joshua serra les dents et tourna le dos pour revenir vers l’avant de l’avion. Jake se redressa, manquant de tomber sous son propre poids, et fixa Joshua avec crainte. Joshua se voulait imperturbable mais osa esquisser un ridicule sourire pour l’enfant.
« Tu es… un Ange Noir ? »
Apeuré, Jake sortit la première description qui lui était venue à l’esprit et, sous cette innocence revêche, Joshua eut un mouvement de recul.
« Tu vas abréger mes souffrances ? M’emporter avec toi ? »
Joshua avala difficilement sa salive et sentit une douleur dans sa gorge. Jake marcha maladroitement jusqu’à lui.
Il comprend qui je suis mais avec ses propres mots !
De nombreux mouvements alertèrent Joshua qui, alors, remarqua la vingtaine d’hommes en costard qui pointaient les armes sur lui.
« Ne bouges surtout pas, Kamikaze ! »
Joshua tenait toujours la petite télécommande d’une main. Il fronça les sourcils et poussa Jake sur le côté.
J’ai perdu. Je ne suis plus assez fort pour mener à bien ma mission.
Une sonnerie de téléphone portable retentit alors et Joshua s’empara de son cellulaire dans la poche de son pantalon large. Il décrocha.
Une hôtesse de l’air apparut, tel était son boulot, pour voir ce qu’il se passait. Elle poussa un cri aigu face aux armes que les militaires en civil pointaient et s’adressa, tremblante, à Joshua :
« Les portables sont interdits à bord de l’app…
_ La ferme ! »
Joshua balança son téléphone en plein contre le visage de la jeune femme, enragé, pour qu’elle se taise. Tous les passagers, après avoir retenu leur souffle, commencèrent à remuer, à remplir l’atmosphère d’un brouhaha incessant. Tous avaient peur et la tension entre les hommes armés et le Kamikaze était palpable.
Un gamin m’a redonné un espoir.
Joshua montra la télécommande aux types qui lui faisaient face et la laissa tomber au sol. S’attendant à un subterfuge, les détonations fusèrent d’un seul coup et les balles atteignirent Joshua un peu partout, aspergeant de sang ce qui l’entourait, y compris Jake.
Trop tard.
 
 
L’aéroport perdit tout contact avec l’avion à 1 :23 am précisément. Les débris de l’appareil jonchaient la surface de l’Atlantique et moult recherches ont été amorcées vers six heures du matin, à l’heure de Paris, pour connaître les raisons de ce drame.
« D’après notre envoyé spécial qui se trouve actuellement sur place, les secours auraient déjà retrouvé un survivant. M’entendez-vous, Daniel ? »
La communication était difficile au milieu de cette gigantesque étendue d’eau. Il fallut quelques secondes au fameux               Daniel pour entendre la voix de la présentatrice des informations, puis il répondit en énonçant son discours improvisé :
« Je vous reçois, Agnès. En effet, je me trouve actuellement en plein milieu de l’océan Atlantique où les sauveteurs ont pris en charge le seul survivant qu’ils ont retrouvé. Il s’agit d’un jeune homme d’une vingtaine d’années dont on ignore encore l’identité. Le seul détail que nous ayons pour le moment est que ce jeune garçon possède un collier de chien autour du cou. D’après les médecins, ses jours ne sont pas en danger. Il a été trouvé dans les débris qui formaient l’arrière de l’appareil, protégé par de la taule lors de l’explosion qui a provoqué l’accident. »
 
 
 
Frédéric se réveilla quelques jours plus tard dans sa chambre d’hôpital. Il était seul et sentait sa jambe plâtrée se tendre douloureusement. Son visage était parsemé de quelques blessures tout à fait bénignes mais il reconnaissait cependant le goût du sang au coin de sa bouche. En y passant la langue, il comprit alors que quelque chose l’avait coupé à cet endroit.
Ses yeux le piquèrent suite à la fatigue dont il faisait l’objet mais il se battit pour ne pas se rendormir. Il tourna la tête vers la fenêtre et remarqua alors un carnet sur sa table de chevet. Sur ce cahier était posé le collier de Lady.
Doucement, Frédéric se redressa sur son lit. Une fois correctement assis, il prit délicatement les deux objets, passa le collier de Lady autour de son cou et caressa pensivement la couverture kaki du petit ouvrage. Bien que ses doigts se mirent à trembler, il prit l’initiative de l’ouvrir.
La première page indiquait simplement « Journal de bord de l’officier Stanley Joshua. »
Joshua…
Il feuilleta quelques pages, imprimant certains mots dans son esprit comme « solitude », « mort » ou encore « amertume ».
Tu étais si seul, Josh’…
Puis il atteignit la dernière page manuscrite, à environ la moitié du carnet.
«[…] Je suis tombé amoureux de toi, Frédéric. »
Le jeune homme sentit d’un seul coup un lourd poids s’abattre sur ses épaules et se mit à pleurer. Et alors que ses larmes s’écrasaient sur l’écriture de Joshua, il lut à voix haute sa propre phrase, ses propres mots, écrits juste en dessous :
« Et je suis tombé amoureux de toi, gros bêta. »
Dans un geste purement désespéré, Frédéric s’empara du seul stylo bille se trouvant sur la table de chevet et termina de lui-même le journal de bord de Joshua en écrivant, en bas à droite de la page :
« A la mémoire de mon aimé, désormais libre quelque part dans l’océan Atlantique. »
 
 
A la mémoire de Lady,
Cette Dame parmi les chiens.
 
 
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Joshua et Lady
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Démon et DéesseSat, 24 Apr 2010 19:40:00 +0200Sat, 24 Apr 2010 19:40:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/demon-et-deesse-2989722.htmlRiku-sanhttp://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/images/Divers/DemonetDeessefini.jpg

La peinture à l'huile de l'esquisse qui se trouve dans la catégorie Esquisses.

-Riku-san-



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Majestueuse éléganceSat, 24 Apr 2010 19:39:00 +0200Sat, 24 Apr 2010 19:39:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/majestueuse-elegance-2989721.htmlRiku-san

L'océan est baclé. Il m'a donné du fil à retordre alors je n'y ai point attaché une trop grande importance. C'est peut-être d'ailleurs ce qui fait le charme du dessin. La perfection n'existe pas.
J'en profite pour dire que la Baleine Bleue, le plus grand mammifère marins qui soit, est en voie d'extinction. Si majestueuse, si magnifique... et en danger. Battons nous pour sauvarger son espèce, et en sauver bien d'autres encore ! L'Homme est un Barbare... surtout avec ce qui peut lui offrir de l'argent en masse.

-Riku-san-



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Lionne au reposSat, 24 Apr 2010 19:38:00 +0200Sat, 24 Apr 2010 19:38:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/lionne-au-repos-2989720.htmlRiku-san

Une lionne au repos. Il s'agit de ma troisième peinture à l'huile. Je la trouve plutôt réussi dans l'ensemble mais j'avoue avoir baclé le travail des pattes arrières.
Je ne suis que très rarement satisfaite de mes dessins alors j'ai l'habitude d'être contrariée par des détails insignifiants. J'attends vos impressions, si toutefois il y en a.

-Riku-san-



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Mon IntérieurSat, 24 Apr 2010 19:37:00 +0200Sat, 24 Apr 2010 19:37:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/mon-interieur-2989718.htmlRiku-san

Je n'ai rien calculé du tout, tout est fait au pif. C'est d'ailleurs pourquoi les barreaux -surtout le reflet au sol- ne ressemblent à rien.
Cette petite toile n'a pas réellement de titre. Cependant, cette image hantait mon esprit. Je dirai que cela me représente ; enfermée dans une pièce sombre, ne voyant que des couleurs sans âme, observant, guettant l'extérieur avec trop de méfiance pour sortir voir ce monde que je ne connaitrai peut-être jamais...

Lady me manque affreusement. Mes jours ne ressemblent plus à rien.

-Riku-san-



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Freddie HighmoreSat, 24 Apr 2010 19:36:00 +0200Sat, 24 Apr 2010 19:36:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/freddie-highmore-2989717.htmlRiku-san

Freddie Highmore. Ce nom vous dit quelque chose ? J'ai pris la liberté de dessiner l'un de mes acteurs favoris. Freddie Highmore est encore jeune mais a plein d'avenir (en espérant qu'il ne prenne pas la grosse tête). Il a tourné dans Arthur et les Minimoys, dans August Rush, dans Charlie et la chocolaterie et prête même sa voix à Astro.

Mais, plus encore, il a joué dans Neverland, aux côtés de Johnny Depp (un tournage où Freddie est devenu le protégé de notre Jack Sparrow mondial). J'ai connu Freddie Highmore dans Neverland. Ce film était touchant et m'a marqué à vie au fer rouge dans l'âme.

Ce dessin provient du film August Rush, qui m'a tout autant marqué ; le destin d'un garçon qui sait que ses parents sont vivants, quelque part, et qui essaie de les retrouver grâce à la musique. Bouleversant, émouvant, grandiose ! Une marque de poésie dans un monde de haine (Robin Williams joue très bien son rôle aussi).

En réalisant ce dessin, je me suis amusée avec les plis des vêtements, leurs ombrages et leurs détails. C'était épuisant et mes yeux l'ont ressenti. Mais le plus surprenant dans la réalisation a été de sourire sous les traits du menton de Freddie. En dessinant ce point important du visage, j'ai découvert que ce jeune acteur devenait adulte et cela m'a fait sourire ; avec une certaine pointe d'émotion. C'est qu'il grandit vite !

- Riku-san -



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Démon et DéesseSat, 24 Apr 2010 19:34:00 +0200Sat, 24 Apr 2010 19:34:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/demon-et-deesse-2989716.htmlRiku-san

Démon et Déesse, deux toutous sur cinq. Démon et Déesse fêtent leur anniversaire le 23 avril. J'ai réalisé ce dessin pour pouvoir mettre en peinture ensuite.

Pour l'histoire, deux personnes humaines possèdent cinq chiens : les deux parents et trois chiots devenus grands. Démon et Déesse font partis des "enfants" mais ils sont déjà bel et bien grands -et foufous. Démon est assez calme, Déesse est plutôt réservée. Deux caractères opposés qui concerne le papa et la maman.

 

-Riku-san-


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Amour, humble sentiment ?Sat, 24 Apr 2010 19:32:00 +0200Sat, 24 Apr 2010 19:32:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/amour-humble-sentiment-2989713.htmlRiku-san

Titre : Amour, humble sentiment ?
Date de création : Samedi 3 octobre 2009
Genre : Psychologie, rage, réalité.

Je tremble. C'est la Pleine Lune demain et je tremble. J'ai observé, guetté, me rendant malade. J'ai envie de vomir cette Haine qui me ronge. J'ai envie de crier cet Amour si proche que j'ai laissé s'éloigner. Cette souffrance imprégnée dans mes moindres molécules me rend irritable. La question est "pourquoi avoir fait ça ?" Est-ce qu'Elle s'attendait à ce que je vienne alors qu'Elle sait que jamais je n'aurai bougé ? Dans ma tête, entre mes lèvres, résonnaient tous ces mots, se murmuraient et me chatouillaient les tympans. J'ai eu cette envie de descendre, de m'accrocher à ce qui me restait d'humanité... et de Le cogner. De Le cogner si fort qu'Il ne se serait jamais relevé. L'espace d'un instant, mon front s'est collé à ma fenêtre et j'ai respiré aussi lourdement qu'un étalon sauvage effronté qui se serait retrouvé enfermé dans une cage. Il sentait ma présence... Assez pour qu'Elle me tourne le dos. Il observait ma vitre... Tout comme Elle.


Tout est confus. Cela fait quelques minutes que le noir a emprisonné mon existence. Qu'ai-je fait ? La voir s'essuyer les yeux, j'en ai déduis qu'Elle avait bel et bien pleuré. Et je n'ai pas bougé, Nom de Dieu ! Je n'ai pas bougé, restant cloitrer contre le mur, juste à côté de ma vitre, pour Les observer en contre-bas ! Je me sens si lâche, si irrésistiblement faible. Un poing a été donné dans mon estomac alors qu'Il avait pris Ses bras pour les mettre autour de Son cou. Mon cerveau a été déconnecté à ce moment-là et je n'ai plus cherché à me cacher. A Leur départ, ma fenêtre était ouverte, je Les fixais intensément en attendant qu'Ils me voient... En vain.

J'aurai du bouger, c'est tout ce que je me dis. Le pire, c'est que j'étais descendue à un moment donné... Et que j'ai abandonné en entendant la voix du mec. Le regret est présent -il emprisonne mon coeur dans une mare de sang. Au jour le jour, qu'on m'a dit. Et j'ai traitreusement gardé ma fierté plutôt que de m'immiscer dans un couple dont l'une des personnes ne m'appartient pas.


J'ai mal. Affreusement mal. Quelle terrible torture...
Je sens que je vais gerber.
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Le récit du chatSat, 24 Apr 2010 19:31:00 +0200Sat, 24 Apr 2010 19:31:00 +0200http://0-under-my-skin-0.cowblog.fr/le-recit-du-chat-2989712.htmlRiku-san

Titre : Le récit du chat
Date de création : 16 janvier 2008
Genre : Point de vue animal
Note : J'avais commencé ce texte en l'honneur de Kyo, mon chaton mort après avoir été percuté par une voiture. J'ai imaginé sa vie d'avant, avant qu'il ne soit avec nous. Je n'ai jamais continué ce récit mais, sur un forum, il a été jugé "percutant". Alors je le livre ici.

Le froid. Je ne sens que le froid dans ma petite fourrure mouillée. Où suis-je ? Qui suis-je ? Je sens enfin quelque chose de chaud sur ma tête. C'est râpeux. Qu'est-ce ? Je ne peux ouvrir les yeux mais émet un léger grognement de satisfaction. Je tente de bouger mes pattes mais elles sont toutes engourdies. Puis je sens un corps chaud contre le mien. Serait-ce Maman ? Oui, sûrement. Je me sens bien là, protégé et au chaud. Je m'endors...

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De la lumière. Il y a de la lumière qui me fait mal à travers mes paupières. J'ouvre doucement les yeux et les accommode au matin. Le sol est tout proche de mon menton, un ronronnement me fait dresser les oreilles juste à côté de moi. On se frotte contre moi. Je tourne la tête vers mon frère, qui est là, somnolant encore au côté de notre sœur. Cela faisait quelques mois que nous étions nés et Maman jouait souvent avec nous. Mais elle désertait très tôt le matin pour nous chercher à manger... C'est ce que je n'aimais pas. A chaque fois, je sentais le danger peser sur nous et je ne saurais protéger mon frère et ma sœur si un chien ou un énorme chat venait à trouver notre cachette dans les cartons.
Je miaule doucement, réveillant ainsi ma petite famille. Les deux dressèrent les oreilles et moi, de même, observait vers le bout de la ruelle. Là-bas, dans la petite ville, des humains marchaient. Certains étaient pressés à l'approche de Noël. Il faisait froid... Beaucoup de personnes avaient des paquets cadeau déjà dans les mains et ne savaient plus comment regarder devant eux. J'étire doucement mes pattes avant, vint en lécher un de ma langue râpeuse, la même que Maman, et je me lève. Encore un regard vers le bout de la ruelle et je donne un petit coup de museau dans le ventre de mon frère. J'espère qu'il ne va pas se précipiter vers les humains... Il a l'art de se retrouver dans des situations plutôt périlleuses mais c'est toujours Maman qui le sauve au bon moment. Elle nous a toujours fait comprendre que les hommes nous détestait parce qu'on était sauvage.
Ma sœur se réveille à son tour et nous nous assîmes sur la petite couverture improvisée faite avec un pull délavé et troué en laine. Notre regard baladait la ruelle.

Maman, où es-tu ?...

Une ombre se dessine à l'autre bout, là où notre refuge terminait en cul de sac. Nous nous mîmes à miauler, espérant que ce soit notre mère qui revenait avec une ou deux souris à nous mettre sous la dent. Nous étions encore trop petits pour partir à la chasse.
Mais l'ombre qui s'approchait était bien plus grosse que la stature de Maman et mon instinct me prévint qu'il y avait sûrement un danger. C'est pourquoi je me reculais dans la boîte en carton faisant notre logis et tira sur la queue de mon frère pour qu'il dise aussi à ma sœur de rentrer. Plus loin, un long miaulement sinistre nous firent dresser les oreilles, puis les baisser de peur. Sûrement l'un de ces grands mâles qui faisaient la loi, comme Maman nous l'avait appris. Et ils étaient dangereux avec les petits chatons comme nous, les prenant pour de simples repas.
Alors qu'on pensait vraiment mourir pour notre si jeune âge, un éclair noir et blanc passa juste devant nos yeux et le grognement de Maman se fit entendre. Le matou qui était venu troubler notre solitude se mit à miauler de mécontentement avant de se faire rapidement virer par la maîtresse des lieux. Lorsque nous fument seuls avec notre mère, nous nous élançâmes vers elle pour miauler de joie.

Tu nous as manqué Maman.

Un peu plus loin, elle avait lâché les deux petites souris qu'elle avait capturées pour nous et elle les ramena gentiment dans le carton pour qu'on puisse manger à notre faim.

_____________

Quelques jours après cet épisode, un nouveau matin de décembre, alors que tous les humains s'étaient enfermés pour fêter Noël, Maman était encore partie à la chasse. Mon frère, le premier réveillé cette fois, miaula avant de s'élancer vers la grande place où, habituellement, les hommes se bousculaient pour acheter de quoi manger. Grognant contre son inconscience, je réveillais d'abord ma sœur avant de m'élancer à mon tour, regardant bien si elle me suivait. Nous fument alors trois chatons noir et blanc à vagabonder sur cette grande place de pavés que nous voyons pour la première fois depuis notre existence. Maman nous avait plusieurs fois interdit d'y aller. Mais mon frère n'en faisait toujours qu'à sa tête par moment... Donc, trois petits chatons affamés attendant leur mère, nous marchions à la conquête de n'importe quoi qui pourrait nous intéresser. Nos jeux pouvaient tourner parfois au vinaigre, c'était pour dire. Espérons simplement que, comme d'habitude, notre mère nous sauverait à temps. Nous comptions toujours sur elle.
Mes oreilles repèrent un bruit suspect non loin. Je lève les yeux vers une fenêtre. De l'autre côté de la vitre, un chat blanc avec un collier nous fixait, grattant sur le verre en miaulant doucement. Une femelle, oui. Je miaule à mon tour avant de voir qu'un humain l'avait alors doucement prise dans ses bras pour la retirer du rebord de fenêtre et l'emmener avec lui. Me retrouvant surpris par tant de douceur, je ne remarque pas tout de suite le miaulement désespéré de mon frère. Finalement, je tourne la tête vers lui et vit qu'il s'était coincé la patte dans un caniveau. Comment le sortir de là ?...

Maman, tu as toujours été là...

Le miaulement de mon frère devenait de plus en plus angoissant. Il avait vraiment mal. Je me suis précipité vers lui pour lui passer un coup de langue sur la tête, désireux de lui faire comprendre que tout allait bien, qu'il allait se faire aider. C'est alors que je vois un humain sortir de chez lui. Ayant peur, puisque Maman nous disait de s'en méfier, je m'éloignais rapidement, accompagné de ma sœur. Cachés derrière un pot de fleurs en pierre complètement gelé, nous regardâmes ce qui se passait. L'homme regarda l'état de mon frère coincé et se frotta les cheveux de ses mains gantées, faisant une petite grimace qui, je le voyais bien, semblait assez contrariée. Que s'apprêtait-il à faire ? Encore une fois, il examina mon frère pour, enfin, lui prendre le cou et le lui tordre rapidement.
Baissant les oreilles, j'entendis à peine de cri de douleur pousser par mon frère avant qu'il ne meurt sous mes yeux. L'humain, lui, le fixa en déclarant :

« Tu n'aurais pas pu survivre, petit. »

Tristes, ma sœur et moi ne montrions pas notre présence et firent demi-tour pour rejoindre notre ruelle. Là, notre mère attendait, ayant tout vu de la scène. Assise, elle bougeait frénétiquement la queue, signe qu'elle était énervée mais aussi déçue. Elle nous mordit l'oreille à tout deux en nous grognant dessus et la journée se termina ainsi.

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Quelques mois plus tard, bien que nous gardions notre frère en mémoire, ma sœur et moi préférions passer près du caniveau où l'humain l'avait tué pour ensuite le décoincer. Cela nous le rappelait, ainsi nous ne pouvions que nous souvenir de lui. Maman, elle, restait toujours en retrait, accablée par le fait que nous ne soyons que de pauvres âmes en peine qui marchaient lentement, le ventre contre terre, à s'en vouloir pour la mort de notre frère. Beaucoup d'humains disaient que les animaux ne ressentaient pas les sentiments ni les émotions qu'ils possédaient, que nous n'étions que des bêtes qui ne pensaient qu'à survivre. Mais nous, au moins, nous nous battions avec les moyens du bord, utilisant notre intelligence pour chasser et non pour créer des choses destructrices !
Donc, une nouvelle fois près de ce caniveau, alors que l'été approchait rapidement, j'observais autour de moi. Les hommes et les femmes étaient tous de sortie, ne nous jetant aucun regard, nous ignorant pour continuer leur quotidien. C'est alors que j'aperçus la chatte blanche dehors, sur le même rebord de fenêtre où je l'avais vu en hiver. Elle regardait partout, observait, guettait, libre enfin de l'autre côté de la vitre. Elle était déjà adulte, sûrement le même âge que Maman. Nos regards se rencontrèrent alors et elle décida de quitter son perchoir pour venir en trottinant vers moi. En fait, de près, elle était très belle. Ses poils blancs étaient brillants et doux, ses yeux étaient d'un bleu ciel magnifique et elle semblait aussi gentille qu'aristocrate. Maman détestait les chats domestiques...
Une fois devant moi, elle me passa un coup de langue sur la tête. Je baisse mes oreilles sous la méfiance, la laissant tout de même faire. J'approchais de mon âge adulte alors pourquoi allais-je jouer ? Mais son geste me fit comprendre qu'elle savait pourquoi ma sœur et moi tournions autour de ce caniveau chaque jour. Triste à cette idée, je ne pus que m'approcher de cette chatte et de me coller doucement à ses poils, me couchant à même le sol pour ne plus trouver la force de me relever.
Ma sœur me rejoignit, s'asseyant plutôt à côté de la chatte blanche, ronronnant doucement. Au loin, j'ai vu ma mère nous regarder, assise à la sortie de notre ruelle...

Pourquoi tu n'as pas bougé ce jour-là ?

« Maman ! Maman ! Regardes les chats ! »

Une enfant avec sa mère s'approcha de nous. Dressant les oreilles, je me relevais avec méfiance pour reculer doucement, grognant. Ma sœur fit de même mais la chatte blanche resta sur place, posant son fessier à terre et se léchant la patte avant avec délice. La gamine s'intéressa davantage à ma sœur et elle fit quelques pas vers elle, approchant une main vers elle. Alors ma sœur lui asséna un coup de griffes et c'est alors que la mère de l'enfant porta un coup de pied contre elle. Elle vola alors quelques mètres plus loin, atterrissant lourdement sur le flanc. Me précipitant vers elle, je n'ai pas vu la chatte blanche cracher vers l'humaine et me suivre.
Près de ma sœur, je lui donna un léger coup de museau sur le sien pour voir si elle vivait encore. Sa respiration était lourde, quelques gouttes pourpres sortaient de ses narines.

Non... Pas toi...

Miaulant avec acharnement et mélancolie, je laissais la chatte blanche lécher ma sœur dont le ventre se gonflait de moins en moins au fur et à mesure que son cœur arrêtait de battre. Maman, elle, était toujours au même endroit. J'étais alors le seul de la portée... Partant en courant vers ma mère, la chatte blanche me barra le passage. Miaulant, j'essayais de comprendre ce qu'elle me voulait. C'est alors qu'elle me pris par la peau du cou, dans sa gueule, jeta un regard à ma Maman et m'emmena alors avec elle vers les maisons humaines.

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