Titre : Chante. Chante.
Date de création : 22 août 2009
Genre : Psycho'
« I got you~ Under my Skin »
Je chante. Je chante à m'en décrocher la mâchoire. Je chante ce tube d'un groupe coréen. Je tente d'oublier tout ce qui m'entoure, tout ce qui fait ma vie -tout ce qui a été, tout ce qui sera.
Ma poitrine se soulève sous une respiration irrégulière. Mes oreilles bourdonnent et je m'en fiche. La musique est forte, ma voix l'est tout autant. Les fenêtres sont ouvertes ; rien à foutre si quelqu'un m'entend. Je m'exprime avec la musique. Je rentre dans un univers totalement différent de celui qu'on connaît tous. Ici, il n'y a que le son, la mélodie ; une forêt de décibels impérissables. J'aime parcourir le fond de mon crâne pour en observer les moindres recoins. Beaucoup de souvenirs se regorgent dans un coin de ma tête mais je ne vois plus rien. Je chante dans le noir complet d'un monde qui m'appartient.
La musique s'arrête, les dernières paroles sont jetées. J'ouvre mes paupières et prends quelques millièmes de secondes à réaliser où mon corps se trouve. L'espace d'une chanson, j'avais oublié où j'étais.
Par la fenêtre ouverte, j'entends à nouveau toutes les voitures circuler sur la route principale. En bas, quelqu'un est en train de passer l'aspirateur. Je peux même entendre le voisin préparer son tracteur pour une nouvelle épopée vers ses vignes croissantes.
J'avale difficilement ma salive. Ca y est, mes glaires sont à nouveau revenues. Fait chier ! La réalité est toujours aussi médiocre, toujours aussi sale et pathétiquement hallucinante. Je décide alors de mettre une musique douce, une musique appartenant au film « man on fire » faite par Lisa Gerrard. J'aime cette chanteuse talentueuse... Elle allie si parfaitement les notes, de la plus grave à la plus aigus. Les gens la connaissent surtout pour la Bande Originale de « Gladiator ». J'ai jamais vu ce film en entier. Bref, j'appuie sur la touche « play » du lecteur VLC et écoute. Ca fait du bien. A nouveau, je me plonge dans mon propre esprit, respire l'infini noirceur de mon être, oublie le présent pour me concentrer sur cet univers que mon propre cœur construit au fil de la mélodie. Mon estomac se serre, mes doigts se crispent. Mes yeux se ferment mais des images se forment au plus profond de moi et je revois alors ce que je redoute le plus depuis des années : la mort de mon chat. L'être que j'ai respecté depuis ma plus tendre enfance s'est fait renversé par une voiture aussi rapidement que s'il aurait attrapé une souris dans la maison. Tout mon univers s'était effondré, ce jour là. Y repenser maintenant, en écoutant Lisa Gerrard, me rend malade... J'ouvre les paupières, fronce les sourcils, arrête le lecteur... et laisse mes larmes prendre la relève. Dans ce genre de moment, j'écoute quelques musiques du film « Brokeback Mountain » et me laisse aller dans l'ignorance des membres de ma famille. Paraître fort tout le temps n'est qu'un mensonge... Seulement, c'est quand ma solitude retombe sur mes épaules et que la seule compagnie que j'ai n'ai que Madame Souffrance du Passé, je me vide de mes larmes contenues et cherche la porte de sortie dans un dédale d'émotions fortes.
Après plusieurs minutes, j'inspire un bon coup. Ca y est, c'est passé. Mes yeux me piquent mais je m'en fiche. Je les frotte, nettoie mes joues, cherche à reprendre une expression à peu près normale sur le visage. Je déteste montrer mes émotions. Et surtout CE genre d'émotions. Je parais si faible... Je déteste les gens faibles.
Je reprends le cours des choses et rallume le lecteur VLC sur la chanson coréenne. Je ne connais ce groupe que depuis deux jours et, déjà, je ressens les effluves d'une irréprochable volonté fanatique. J'aime leur présence, leurs paroles... La mélodie d'arrière-plan, le défi des chorégraphies. Ca change de ce qu'on peut voir sur les clips américains. Au moins, ce groupe coréen ne voit pas l'intérêt de prendre quelques Bimbos et une piscine pour tourner des scènes totalement ridicules.
« I got you~ Under my Skin »
Je retrouve le punch. Ca y est. Je ressens l'électricité parcourir mon corps, l'intensité de l'adrénaline alors que je me vois sur une scène, dans mon propre esprit. Le public gueule, m'acclame et moi, j'en rejette une couche, je chante encore plus fort, je me déhanche comme un allumé. Je domine la scène, je domine le monde. C'est Moi que les gens regardent, c'est Moi qui suis le Roi.
Et alors que les images se font de plus en plus réelles, la mélodie baisse –la fin approche. Je cherche à attraper un morceau du rêve pour le garder avec moi. Je tiens maladroitement le micro pour éviter qu'il ne tombe. J'ai vidé mes entrailles, je n'ai plus de forces. Je respire avec hargne, je cherche un courant d'air frais. Mes oreilles bourdonnent sous les basses qui s'arrêtent lentement. Les cris s'affrontent, j'entends des centaines de groupies m'appeler.
Tout est terminé. J'ouvre les yeux, écoute, sombre dans ma propre léthargie. L'adrénaline retombe, je m'incline respectueusement devant ce public fidèle et déchaîné. Finalement, je tourne le dos au Grandiose et me retrouve à nouveau seul dans les coulisses de mon esprit vide.
Je chante. Je chante à m'en décrocher la mâchoire. Je chante ce tube d'un groupe coréen. Je tente d'oublier tout ce qui m'entoure, tout ce qui fait ma vie -tout ce qui a été, tout ce qui sera.
Ma poitrine se soulève sous une respiration irrégulière. Mes oreilles bourdonnent et je m'en fiche. La musique est forte, ma voix l'est tout autant. Les fenêtres sont ouvertes ; rien à foutre si quelqu'un m'entend. Je m'exprime avec la musique. Je rentre dans un univers totalement différent de celui qu'on connaît tous. Ici, il n'y a que le son, la mélodie ; une forêt de décibels impérissables. J'aime parcourir le fond de mon crâne pour en observer les moindres recoins. Beaucoup de souvenirs se regorgent dans un coin de ma tête mais je ne vois plus rien. Je chante dans le noir complet d'un monde qui m'appartient.
La musique s'arrête, les dernières paroles sont jetées. J'ouvre mes paupières et prends quelques millièmes de secondes à réaliser où mon corps se trouve. L'espace d'une chanson, j'avais oublié où j'étais.
Par la fenêtre ouverte, j'entends à nouveau toutes les voitures circuler sur la route principale. En bas, quelqu'un est en train de passer l'aspirateur. Je peux même entendre le voisin préparer son tracteur pour une nouvelle épopée vers ses vignes croissantes.
J'avale difficilement ma salive. Ca y est, mes glaires sont à nouveau revenues. Fait chier ! La réalité est toujours aussi médiocre, toujours aussi sale et pathétiquement hallucinante. Je décide alors de mettre une musique douce, une musique appartenant au film « man on fire » faite par Lisa Gerrard. J'aime cette chanteuse talentueuse... Elle allie si parfaitement les notes, de la plus grave à la plus aigus. Les gens la connaissent surtout pour la Bande Originale de « Gladiator ». J'ai jamais vu ce film en entier. Bref, j'appuie sur la touche « play » du lecteur VLC et écoute. Ca fait du bien. A nouveau, je me plonge dans mon propre esprit, respire l'infini noirceur de mon être, oublie le présent pour me concentrer sur cet univers que mon propre cœur construit au fil de la mélodie. Mon estomac se serre, mes doigts se crispent. Mes yeux se ferment mais des images se forment au plus profond de moi et je revois alors ce que je redoute le plus depuis des années : la mort de mon chat. L'être que j'ai respecté depuis ma plus tendre enfance s'est fait renversé par une voiture aussi rapidement que s'il aurait attrapé une souris dans la maison. Tout mon univers s'était effondré, ce jour là. Y repenser maintenant, en écoutant Lisa Gerrard, me rend malade... J'ouvre les paupières, fronce les sourcils, arrête le lecteur... et laisse mes larmes prendre la relève. Dans ce genre de moment, j'écoute quelques musiques du film « Brokeback Mountain » et me laisse aller dans l'ignorance des membres de ma famille. Paraître fort tout le temps n'est qu'un mensonge... Seulement, c'est quand ma solitude retombe sur mes épaules et que la seule compagnie que j'ai n'ai que Madame Souffrance du Passé, je me vide de mes larmes contenues et cherche la porte de sortie dans un dédale d'émotions fortes.
Après plusieurs minutes, j'inspire un bon coup. Ca y est, c'est passé. Mes yeux me piquent mais je m'en fiche. Je les frotte, nettoie mes joues, cherche à reprendre une expression à peu près normale sur le visage. Je déteste montrer mes émotions. Et surtout CE genre d'émotions. Je parais si faible... Je déteste les gens faibles.
Je reprends le cours des choses et rallume le lecteur VLC sur la chanson coréenne. Je ne connais ce groupe que depuis deux jours et, déjà, je ressens les effluves d'une irréprochable volonté fanatique. J'aime leur présence, leurs paroles... La mélodie d'arrière-plan, le défi des chorégraphies. Ca change de ce qu'on peut voir sur les clips américains. Au moins, ce groupe coréen ne voit pas l'intérêt de prendre quelques Bimbos et une piscine pour tourner des scènes totalement ridicules.
« I got you~ Under my Skin »
Je retrouve le punch. Ca y est. Je ressens l'électricité parcourir mon corps, l'intensité de l'adrénaline alors que je me vois sur une scène, dans mon propre esprit. Le public gueule, m'acclame et moi, j'en rejette une couche, je chante encore plus fort, je me déhanche comme un allumé. Je domine la scène, je domine le monde. C'est Moi que les gens regardent, c'est Moi qui suis le Roi.
Et alors que les images se font de plus en plus réelles, la mélodie baisse –la fin approche. Je cherche à attraper un morceau du rêve pour le garder avec moi. Je tiens maladroitement le micro pour éviter qu'il ne tombe. J'ai vidé mes entrailles, je n'ai plus de forces. Je respire avec hargne, je cherche un courant d'air frais. Mes oreilles bourdonnent sous les basses qui s'arrêtent lentement. Les cris s'affrontent, j'entends des centaines de groupies m'appeler.
Tout est terminé. J'ouvre les yeux, écoute, sombre dans ma propre léthargie. L'adrénaline retombe, je m'incline respectueusement devant ce public fidèle et déchaîné. Finalement, je tourne le dos au Grandiose et me retrouve à nouveau seul dans les coulisses de mon esprit vide.